Stagiaires du second degré, cette année 2024-2025, vous êtes tenu·es de participer au mouvement. Néanmoins la procédure de mutation dans l’Éducation nationale peut sembler opaque. Les élu·es et les militant·es de SUD éducation sont à vos côtés pour défendre l’égalité de traitement entre tous les personnels et s’assurer que tou·tes disposent des mêmes informations concernant les procédures de mutation.
En cette année d’entrée dans le métier et dans ce contexte difficile, c’est plus que jamais le moment de vous faire aider par les militant·es SUD éducation !
Des mutations de plus en plus difficiles à obtenir
Les suppressions de postes massives dans le second degré ont largement contribué à bloquer le mouvement. On peut ainsi se retrouver bloqué·e des années sur un poste très éloigné de notre domicile, avec toutes les conséquences financières et écologiques que cela implique. En dehors des grandes villes, aller à son travail depuis son domicile relève potentiellement d’une mission impossible en transports en commun publics. Dans la situation énergétique et économique actuelle, la mutation devient donc un enjeu fondamental, qui n’est absolument pas pris en compte par le ministère.
Il y a par ailleurs une inégalité criante selon les statuts et les disciplines, entre celles avec une mobilité possible, et celles où l’inertie est la norme. La réforme du Lycée Pro va rendre très difficile les mobilités pour les PLP. Le « coût personnel » du fonctionnement des mutations devient intolérable et rien n’est fait pour enrayer cette inéquité.
Ce n’est pas parce qu’un·e enseignant·e est fonctionnaire d’État, avec les devoirs de service que cela impose, que toute vie privée doit être abandonnée ou mise de côté : une des conséquences de cela est l’augmentation du nombre de démissions du fait de l’immobilisme, voire de collègues qui deviennent volontairement contractuel·les afin de pouvoir vivre près de leurs proches.
Pour SUD éducation, il faut augmenter le nombre de postes afin de rétablir les possibilités de mobilité. Il y a des besoins sur tout le territoire.
Principes généraux du mouvement
Les mutations se déroulent en deux temps : d’abord le mouvement inter-académique pour changer d’académie, puis le mouvement intra-académique pour pouvoir faire des vœux à l’intérieur de votre académie. Les militant·es de SUD éducation pourront vous conseiller à plusieurs moments de la procédure de mutation : au moment de formuler des vœux, au moment de la publication de votre barème sur I-prof afin de bien vérifier que tous les éléments ont été pris en compte, puis éventuellement au moment des résultats, dans l’écriture d’un recours.
Calculez votre barème !
Tou·tes les stagiaires bénéficient de :
- 0,1 point sur l’académie de stage ou sur l’académie d’inscription au concours.
- 10 points sur le premier voeu à utiliser une seule fois pendant l’année de stage ou les deux années suivantes.
Les stagiaires ex-non titulaires (si l’ancienneté équivaut à une année scolaire à temps plein au cours des 2 années précédant le stage) bénéficient :
- jusqu’au 3e échelon : de 150 points,
- au 4e échelon : 165 points,
- à partir du 5e échelon : 180 points.
Les stagiaires ex titulaires d’un corps de personnels enseignants ou d’un autre corps bénéficient de 1000 points sur l’académie de l’ancienne affectation.
D’autres bonifications s’ajoutent à ces “points stagiaires”, pour faire le calcul, utilisez notre simulateur !
Attention à être affecté⋅e en extension !
Vous devez saisir des vœux larges et ne pas vous limiter à l’académie qui a votre préférence. En effet, si aucun de vos vœux n’est satisfait, vous serez alors affecté⋅e en « extension ». Cela signifie que c’est l’administration qui vous affectera, essentiellement en fonction du caractère déficitaire des académies. Par conséquent, vous risquez d’être encore plus éloigné⋅e de l’académie qui a votre préférence. Pour éviter cela, il faut multiplier les vœux.
Voici quelques conseils qui peuvent vous aider :
- Formulation de vœux obligatoire pour les stagiaires. Possibilité d’indiquer l’ensemble des académies de Métropole et celles d’Outre-Mer dépendant du mouvement (Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte, Réunion).
- Les vœux de l’ensemble des enseignant.es sont examinés et attribués par ordre décroissant de points: dès que le nombre de points pour un vœu est suffisant pour « entrer » dans l’académie, celui-ci est satisfait = il ne faut donc demander que les académies où l’on est prêt à aller.
- La plupart des stagiaires ont très peu de points et un très faible nombre d’académies leur sont en réalité accessible: il s’agit de celles pour lesquelles le seuil de points est de 14, systématiquement Créteil et Versailles dans toutes les disciplines ; parfois d’autres comme Amiens.
- Lorsque les vœux ne peuvent être satisfaits, il y a une « procédure d’extension »: on remonte au premier vœu, et en fonction de celui-ci, l’ensemble des académies sont listées dans un ordre fixe, Créteil et Versailles intervenant en général entre la troisième et la cinquième position = il convient donc d’anticiper ce fonctionnement en indiquant directement l’académie souhaitée parmi celles qui ont le seuil minimal (Créteil, Versailles, Amiens...) dans les vœux de départ ; il faut donc également prendre en compte l’ordre d’extension et le réorganiser au mieux.
- Voici un exemple de ce que pourrait donner une formulation de vœux pour un.e stagiaire qui n’aurait aucune ancienneté, aurait effectué son stage dans l’académie de Grenoble et
souhaiterait y rester, où en être le plus proche possible:
- Grenoble
- Aix-Marseille
- Clermont-Ferrand
- Montpellier
- Lyon
- Besançon
- Versailles
- Le vœu 1 est clairement indiqué comme prioritaire. Les vœux 2 à 6 sont à la fois les académies limitrophes et celles concernées par la procédure d’extension, mais l’ordre a été réorganisé selon une priorité personnelle. Enfin le vœu 7 est un choix par défaut et par anticipation: s’il s’avérait qu’il n’y ait pas assez de points pour satisfaire les vœux précédents, on préfère ici être dans l’académie de Versailles plutôt qu’à Créteil, ce qui aurait été l’inverse avec la procédure d’extension si ce vœu n’avait pas été formulé.
Dans le cadre de cet exemple, il ne serait pas logique de faire d’autres demandes, à moins de préférer être « n’importe où » plutôt que dans une académie spécifique qui serait attribuée lors de la procédure d’extension.
Pour être accompagné⋅e dans votre première mutation, contactez le syndicat SUD éducation dans votre département !
SUD éducation organise des visios d'information syndicales ouvertes pour vous informer au sujet du mouvement dans le second degré :
- le jeudi 7 novembre à 20h,
- le mardi 12 novembre à 20h,
- le jeudi 21 novembre à 18h.
Pour vous inscrire, rendez-vous ici : https://mutations.sudeducation.org/visio-dinformation-second-degre/
Le calendrier du mouvement inter
- du 6 au 27 novembre 2024 : Vous formulez vos demandes de mutation sur I-Prof – phase interacadémique et mouvements spécifiques nationaux et sur postes à profil (POP).
- à partir du 28 novembre 2024 : Vous téléchargez votre confirmation de demande de mutation dans SIAM puis, en fonction des académies :
– soit vous téléversez cette confirmation, signée et visée par le chef ou la cheffe d’établissement, avec les pièces justificatives demandées, directement sur Colibris ;
– soit vous la transmettez au chef ou la cheffe d’établissement, qui se charge ensuite de faire suivre votre confirmation à la division des personnels ;
– soit vous la transmettez directement, par voie postale ou électronique, à la division des personnels, après avoir fait viser votre confirmation par le ou la cheffe d’établissement.
La date limite de transmission des confirmations varie dans le courant du mois de décembre en fonction des académies. N’hésitez pas à vous renseigner auprès du syndicat local SUD éducation pour connaître le calendrier et les modalités retenues dans votre académie. - janvier 2025 : consultez et vérifiez votre barème sur I-prof.
- 7 février 2025 à minuit : date limite pour envoyer une demande tardive.
- 12 mars 2025 : vous recevrez le résultat de votre demande dans I-prof.
Stagiaires : faites entendre votre voix !
Nous défendons les personnels et le service public à tous les échelons : dans les instances locales et nationales, devant les chef⋅fes, devant le ministre.
Pour SUD éducation, les éventuels ajustements à la marge de réformes qui vont dans le sens de la dégradation du service public et des conditions de travail sont inacceptables. SUD prend ses responsabilités et travaille sans relâche à informer les personnels, à mobiliser contre les réformes néfastes et à construire le rapport de force contre le gouvernement.
Pour SUD éducation, c’est bien l’école et la société dans son ensemble qu’il faut transformer.
Nous portons le projet d’une école véritablement émancipatrice. Pour cela, il faut des moyens matériels et humains, mais aussi de véritables mesures qui permettent de lutter efficacement contre les inégalités sociales conjuguées aux discriminations sexistes, racistes, antisémites, islamophobes, LGBTIphobes, validistes. Cela n’ira pas non plus sans de véritables mesures de justice sociale et écologique. La crise climatique est déjà là : canicule après canicule, catastrophe après catastrophe, elle heurte dès à présent de plein fouet l’école.