En cette rentrée l’ensemble des personnels exerçant dans les établissements scolaires est confronté aux déclarations du Ministre de la Fonction Publique souhaitant la mise en place de 3 jours de carence et l’indemnisation à 90% des congés maladie. Le ministère parle « d’absentéisme » dans la Fonction Publique, alors qu’aucune médecine du travail digne de ce nom n’existe dans l’Éducation Nationale et qu’il n’y a plus de médecin de prévention dans l’académie d’Orléans-Tours. La poursuite du gel du point d’indice et la suppression de la GIPA constituent une nouvelle attaque contre tou·te·s les agent·es de la fonction publique. Ce n’est pas non plus en remettant en cause les statuts avec le retour du projet de M. Guérini, que les métiers de l’éducation redeviendront attractifs.
Dans le même temps est annoncée la suppression de 4000 postes dans l’enseignement, qui s’ajoute aux 11650 postes supprimés depuis 2017 : cela constitue une véritable provocation. En revanche, l’enveloppe financière dévolue au RCD (remplacement de courte durée) augmente. On demande aux personnels de travailler plus pour ne pas voir leur pouvoir d’achat baisser, pour pallier le manque organisé, pour ensuite leur reprocher leur absence pour maladie. Le sujet est bel et bien la pénurie de personnels, de l’attractivité et du recrutement. Et ce n’est pas en insultant la profession, en la dévalorisant, en colportant des idées fausses que le gouvernement trouvera la solution à la crise en cours.
Les personnels, ainsi que de plus en plus de parents, continuent de dénoncer la réforme dite « choc des savoirs » et en particulier la mise en place des groupes de niveaux ou « de besoins » en français et mathématiques en 6e et 5e. L’annonce par la Ministre de l’Éducation Nationale de la poursuite de cette réforme avec un « acte II du choc des savoirs », (notamment avec la généralisation des groupes de niveaux en 4e et 3e), relève du mépris des personnels qui, depuis plus d’un an, se sont mobilisés massivement à plusieurs reprises pour demander le retrait de cette réforme.
Mais ces annonces d’une grande violence ne viennent qu’empirer une situation déjà extrêmement dégradée dans les établissements scolaires. En effet, cette année scolaire 2024-25 s’est encore faite avec des postes non pourvus dans tous les services, les personnels arrêtés ne sont pas tous remplacés, les effectifs par classe sont souvent très importants (dépassant 30 élèves en collège et 35 en lycée). L’inclusion, de plus en plus systématique, d’élèves en situation de handicap sans les moyens d’accompagnement nécessaires, en particulier le manque de personnels AESH, crée de nombreuses problématiques mettant en difficulté les élèves censé·es être accompagné·es, leur classe et aussi leurs enseignant·es. Les budgets toujours plus contraints des établissements limitent les actions pédagogiques ou culturelles possibles avec les élèves. Le maintien des précédentes réformes, pourtant rejetées, et la mise en œuvre à marche forcée des nouvelles ne cessent de dégrader les conditions de travail des personnels et de formation des élèves tout en exposant les personnels à de plus en plus de pressions. La réforme de terminale professionnelle s’est décidée en toute hâte, et l’inorganisation du ministère quant à sa mise en œuvre est flagrante, les demandes légitimes d’établissements à être reconnus comme relevant de l’éducation prioritaire restent sans suite...
Face à cette situation, 50 personnels réunis en assemblée générale, représentant 18 établissements du Loiret ont décidé à l’unanimité qu’un rassemblement devant la DSDEN soit organisé afin de porter les revendications et de proposer aux organisations syndicales de l’éducation de s’y associer. C’est pourquoi nous avons en intersyndicale décidé d’appeler les personnels de l’Education Nationale et les parents à se rassembler le mercredi 13 novembre à 15 heures devant la DSDEN afin de porter ces revendications pour un service publique de qualité, pour la réussite des élèves et de meilleures conditions de travail de tous les personnels.