Après quelques semaines de cours, on constate que la rentrée dans les Lycées
Professionnels s'est de nouveau effectuée sous le signe du chaos : postes non pourvus au
CAPLP, annualisation des heures de soutien au parcours, explosion des effectifs dans les
filières industrielles. Des enseignant·es stagiaires - dont nombreux·euses sont à temps
plein - ou contractuel·les pallient comme iels le peuvent la carence en personnels, criante
dans certaines équipes d'enseignement professionnel et dans les Unités de Formation
pour Apprenti·es. Certaines filières professionnelles n'ont pas d'enseignant·es : génie
mécanique, cuisine, bâtiment. Aux plus précaires, les directions imposent le principalat,
délaissé par les collègues en raison du nombre croissant de tâches liées à la mission et
des briques de pacte.
La mise en œuvre précipitée d'une réforme majoritairement rejetée par les personnels,
comme on l'a encore vu le 1er octobre lors de la journée de mobilisation
interprofessionnelle, montre l'absence d'anticipation du ministère et du Rectorat et leur
mépris pour les personnels, les élèves et les parents. Au fil des ministères, les réformes se
succèdent et sont détricotées les unes après les autres, sans réelle perspective
pédagogique pour les élèves. Ainsi, l'obligation du Diplôme National du Brevet pour entrer
au lycée a été abandonnée ; l'expérimentation des classes de Prépa Seconde est un
échec, comme dans les lycées Maurice-Genevoix et Durzy. Au lieu des indispensables
créations de postes, les collègues sont surchargé·es de missions par le biais du pacte, qui
devient un moyen de ne pas pourvoir les postes vacants.
Avec un Premier ministre favorable à l'apprentissage dès 14 ans et celle d'Alexandre
Portier au ministère de la "Réussite scolaire et de l'enseignement professionnel", député
LR, pro-enseignement privé et "école en famille", favorable au doublement des stages en
entreprise, on peut craindre une dégradation des conditions de travail des personnels et
une déqualification des formations proposées aux élèves et apprenti·es des Lycées
Professionnels publics et des CFA académiques.
SUD éducation 45, le SNUEP-FSU Orléans-Tours et la CGT éduc'action 45
revendiquent :
- le retour à des épreuves ponctuelles dans toutes les disciplines au mois de juin,
- des moyens pour les Lycées Professionnels publics pour recruter des
enseignant·es, AED, AESH, agent·es et infirmier·es, notamment en redirigeant les
moyens dédiés à l'apprentissage vers les Lycées Professionnels publics,
- le retour au bac pro 4 ans (deux années de BEP suivies éventuellement de deux
années de baccalauréat).